La guerre en Éthiopie : Les manifestants critiquent la position des États-Unis

Des dizaines de milliers d’Éthiopiens se sont rassemblés dimanche à Addis-Abeba pour soutenir le Premier ministre Abiy Ahmed Ali, alors que les troupes gouvernementales combattent les forces rebelles du TPLF de la région du Tigré qui menacent de marcher sur la capitale éthiopienne.

L’Éthiopie est confrontée à une crise massive depuis un an. Certains manifestants condamnent les États-Unis, qui appellent le gouvernement éthiopien à un cessez-le-feu. La guerre en Éthiopie (dans la région du Tigré) dure depuis novembre 2020, date à laquelle le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), parti de gauche, a commencé à se battre pour accorder une large autonomie au Tigré.

Réactions internationales

Ces derniers jours, les États-Unis, le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union africaine, le Kenya et l’Ouganda ont appelé à un cessez-le-feu dans le Tigré, ce qui déplaît à de nombreux Éthiopiens qui refusent d’accepter la division de l’Éthiopie et soutiennent la lutte contre le TPLF.

Le gouvernement d’Abiy Ahmed s’est engagé à poursuivre l’action militaire. Le vendredi 5 novembre, il a été communiqué que le gouvernement se sent responsable de la sécurité du pays et a l’intention de continuer à combattre les rebelles du TPLF. Dans le même temps, il a appelé les alliés étrangers à soutenir le gouvernement éthiopien, qui a remporté des élections démocratiques en 2018, et a accusé les médias étrangers de véhiculer une image fausse de la guerre en Éthiopie.

Le 7 novembre 2021, des dizaines de milliers de personnes sont arrivées avec des drapeaux éthiopiens sur la place Meskel, dans le centre d’Addis-Abeba, pour soutenir le gouvernement d’Abyi Ahmed Ali. Beaucoup ont critiqué les États-Unis, certains brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Honte à toi, Amérique ».

Mardi, l’administration du président américain Joe Biden a accusé l’Éthiopie de « violations flagrantes » des droits de l’homme et a déclaré qu’elle envisageait de retirer le pays de l’accord commercial AGOA (African Growth and Opportunity Act). Les Éthiopiens ont exprimé leur indignation face à l’appel aux pourparlers avec le TPLF et aux menaces de Washington.

La guerre au Tigré

Le conflit dans le nord du pays a commencé en novembre 2020 lorsque les forces loyales au TPLF ont saisi des bases militaires dans la région de Tigraj. En réponse, le Premier ministre Abiy a envoyé des troupes qui ont d’abord chassé le TPLF de la capitale régionale, Mekelie. Depuis le mois de juin de cette année, le TPLF a repris son offensive et la situation des troupes gouvernementales est désormais assez difficile. Reuters cite des sources au sein du TPLF qui affirment que les rebelles se trouvent à 325 kilomètres de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Le gouvernement dément ces informations et affirme que le TPLF exagère ses gains territoriaux.

– Pourquoi le gouvernement américain ne négocie-t-il pas avec des terroristes comme Al-Shabaab, mais veut négocier avec le TPLF ? – demande l’un des manifestants en faisant référence au groupe militant lié à Al-Qaïda en Somalie. Certains Éthiopiens sont déçus de l’attitude des États-Unis

La guerre dans le Tigré a déjà tué des milliers de personnes et contraint plus de deux millions d’Éthiopiens à fuir leur foyer. Quelque 400 000 personnes dans le Tigré sont au bord de la famine. Le gouvernement et le TPLF s’accusent mutuellement de commettre des crimes de guerre. La vérification des faits est impossible ou extrêmement difficile en raison du blocage de l’information.

Si le thème de la guerre vous intérésse, notre site vous proposent de nombreux articles dessus en cliquant ici !