La France arme l’Égypte. Paris ne conditionne pas les ventes d’armes au respect des droits de l’homme !
Le ministère égyptien de la défense a annoncé le 4 mai qu’il avait signé un contrat avec la France pour la livraison de 30 avions de combat Rafale. L’achat devrait coûter près de 4 milliards d’euros. Cela fait suite à une visite du président égyptien à Paris en décembre. À l’époque, Emmanuel Macron avait été critiqué pour avoir reçu le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi « en grande pompe ». La raison en est la violation des droits de l’homme pendant son règne.
Mardi (4 mai), le site web du ministère égyptien de la défense a déclaré que « l’Égypte et la France ont signé un contrat pour la livraison de 30 jets Rafale par l’intermédiaire des forces armées égyptiennes et de la société française Dassault Aviation, à la condition que le contrat conclu soit financé par un prêt français pendant au moins 10 ans. »
Les agences rapportent que le contrat de fourniture des chasseurs a été conclu fin avril. Le Rafale est un avion de combat multirôle bimoteur à ailes delta, produit depuis les années 1990 par la société française Dassault Aviation.
France et Égypte :Une longue histoire de coopération militaire
La ministre française de la Défense, Florence Parly, a déclaré hier que le contrat garantirait jusqu’à 7 000 emplois pendant trois ans. Comme l’écrit Defence24, le contrat comprend un ensemble de formations, de pièces de rechange et de soutien opérationnel, et l’Égypte a également commandé des armements et des équipements supplémentaires.
Les sociétés MBDA et Safran Electronics&Defence vont fournir des armements guidés et non guidés, ainsi que des conteneurs de brouillage, des systèmes d’autodéfense et de guidage, pour une valeur totale de plus de 240 millions de dollars.
L’accord annoncé hier est un autre entre les gouvernements du Caire et de Paris. L’Égypte a acheté 24 avions multirôles français Rafale pour 3,5 milliards d’euros en 2015, devenant ainsi son premier utilisateur étranger. Les livraisons des machines ont été achevées en 2018. Les Français ont également vendu des Rafale à l’Inde et au Qatar, et cette année à la Grèce.
Mais ce n’est pas la fin des bonnes nouvelles pour l’entreprise française. Le chasseur a atteint la finale d’un appel d’offres en Croatie, et participe également à des appels d’offres en Finlande et en Suisse. La Suisse et la Finlande prévoient d’annoncer la sélection des lauréats d’ici la fin de l’année.
Paris ne veut pas affaiblir les capacités antiterroristes du Caire.
La France et l’Égypte entretiennent de bonnes relations depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sisi. Les deux pays partagent des intérêts communs dans la région, notamment en raison de la situation troublée en Libye et de la force croissante des groupes islamistes au Moyen-Orient et dans la région du Sahel.
En décembre 2020, le président français Emmanuel Macron a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de conditionner les ventes d’armes à l’Égypte aux droits de l’homme, car, a-t-il expliqué, il ne voulait pas compromettre la capacité du Caire à lutter contre le terrorisme.
Le gouvernement français rejette les accusations de minimiser les droits de l’homme et maintient qu’il se bat pour eux d’une manière plus discrète mais efficace, en utilisant des entretiens non officiels.
L’importance de l’Égypte pour la France
En décembre 2020, le président égyptien s’est rendu à Paris pour une visite officielle de trois jours. Sa visite a provoqué une énorme controverse sur la Seine. La raison en est le manque de respect du Caire pour les droits de l’homme.
Les critiques ont accusé les autorités françaises de recevoir leur « cher invité égyptien » avec toute la galanterie et le faste de l’État. Cette visite intervient à un moment de tension entre la France et le monde musulman, avec une vague de haine et de protestations suite à la publication d’une caricature de Mahomet par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
C’est alors que le président Emmanuel Macron a remis au président Abdel Fattah Al-Sisi la Grand-Croix de la Légion d’honneur, une décoration créée par Napoléon pour « des services militaires et civils particuliers ».
Lors d’une conférence de presse commune, Macron a remercié le président égyptien pour son « soutien à la France ». Il a déclaré que cette visite témoignait des liens particulièrement étroits et amicaux entre nos pays. Il a évoqué un « partenariat stratégique avec l’Égypte », compte tenu de la situation au Moyen-Orient.
Précisant que cela inclut les politiques de la Turquie, il a souligné que la coopération franco-égyptienne était importante pour normaliser la situation en Libye, qu’Ankara veut transformer en sa sphère d’influence.
Détention temporaire pour une durée indéterminée
Selon les commentateurs, les autorités égyptiennes répriment impitoyablement non seulement les terroristes présumés, mais aussi les opposants politiques.
Il y a, en fait, des milliers de militants des droits de l’homme dans les prisons égyptiennes, même sans condamnation pénale. L’un d’eux est Patrick Zaki, un militant égyptien des droits de l’homme étudiant à Bologne. Les Égyptiens l’ont arrêté pendant 15 jours à la mi-février 2020 et prolongent régulièrement sa « détention temporaire ».
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International signale que Zaki est un prisonnier d’opinion injustement détenu. Les représentants d’Al ne doutent pas que Zaki ait été détenu en raison de ses croyances et de ses intérêts, considérés comme controversés en Égypte.
Il a travaillé comme chercheur en droits de l’homme pour l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, et ses recherches se concentraient sur le genre et les droits des minorités sexuelles, précise l’organisation. On sait qu’à Bologne, Zaki avait l’intention d’obtenir un master en études de genre.
Une France cynique ?
Mais ce n’est pas la fin des histoires similaires. La militante égyptienne Sanaa Seif passera un an et demi derrière les barreaux pour avoir tiré la sonnette d’alarme sur la propagation du coronavirus dans les prisons égyptiennes. La sentence a été prononcée en mars de cette année.
Les militants des droits de l’homme alertent régulièrement dans leurs rapports que l’opposition, les journalistes et les activistes sont attaqués en Égypte depuis plusieurs années. Ces militants – souvent condamnés par des tribunaux militaires – remplissent les prisons locales, où ils sont régulièrement torturés.
En janvier de cette année. AI a publié un rapport intitulé « Are you going to die ? Qu’est-ce que ça peut me faire ? Négligence et refus de soins médicaux dans les prisons égyptiennes ». Ses auteurs signalent que les prisons égyptiennes sont surpeuplées.
Le nombre de détenus est au moins deux fois supérieur au nombre de cellules qui leur sont attribuées, et les prisonniers vivent dans la crasse – les toilettes se trouvent souvent à l’intérieur d’une cellule surpeuplée, où il y a également un manque de lits – les prisonniers dorment sur des matelas ou sur le sol nu, et les gardiens leur enlèvent régulièrement leurs couvertures – même en hiver. Il y a un manque d’eau potable.
Dans le même temps, l’Égypte figure parmi les premiers pays du Moyen-Orient pour l’exécution des condamnations à mort. Selon Amnesty International, parmi les cinq pays qui connaîtront le plus grand nombre d’exécutions en 2020 figurent pas moins de quatre pays du Moyen-Orient. Il s’agit de l’Iran avec 246, de l’Égypte avec 107, de l’Irak avec 45 et de l’Arabie saoudite avec 27.
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Anciennement chercheur en énergies renouvelables, je partage ma passion à travers ce blog en diffusant chaque semaine des artciles concernant l’actualité sur l’écologie et les nouvelles technologies. Espérant vivement que ce blog vous plaira, n’hésitez à me le faire savoir dans les commentaires.